ExpositionS
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Vue du parvis de l’Hôtel de Ville de Paris.
Alain Kirili.
Rythmes d’automne
. 2012, sculptures en ciment noir
sur du gravier bleu nuit, 90 cm de hauteur chacun.
PP
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Quelenest toutàlafois leconceptet lefil conducteur?
AK
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Ni l’un, ni l’autre ne sont très rationnels. C’est une
sculpture assez subjective dont l’idée est celle d’un
jaillissement, d’une sorte de dripping monumental.
Le titre –
Rythmes d’automne
– signale une relation
criptyque à Pollock puisque c’est celui de l’un de ses
tableaux. C’est une sculpture qui ne répond à aucune
grille préétablie et qui ne procède d’aucune esquisse
préalable. C’est un dripping de signes qui aura lieu le
jour et à l’heure convenus où les camions apporteront
chacun l’ensemble des éléments que j’ai réalisés, sans
que je sachemoi-même, aumoment où je vous parle en
ce début dumois d’août, si je les utiliserai tous ou non.
PP
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C’est donc une pièce qui peut connaître toutes
sortes de variations selon l’emplacement où elle
sera présentée?
AK
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Absolument. C’est basé sur un concept très impor-
tant dans l’art, comme dans lamusique, qui s’appelle
la forme ouverte. Cette idée de forme ouverte s’ex-
prime dans la répétition, la différence, l’imprévu; c’est
un projet qui n’a ni commencement, ni fin, dont les
termes dynamisent, donnent la vie à la sculpture.
PhilippePiguet
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Composé d’un certain nombre d’éléments
aux allures de signes abstraits,
Rythmes d’automne
s’inscrit à l’ordre d’une série de pièces qui existent
dans votre œuvre depuis longtemps. Qu’en est-il
exactement ?
Alain Kirili
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Elle appartient en effet à la série des
Commandements
que j’ai commencée en 1980 et
dont elle est la version la plus récente. La première –
Commandement I
– est au musée Ludwig de Cologne
et une autre –
Grand commandement blanc
– se trouve
au jardin des Tuileries.
Rythmes d’automne
s’en dis-
tingue parce qu’elle est faite en ciment de couleur
noire et que les éléments qui la composent sont
d’une plus grande hauteur. C’est la beauté – quoique
souvent discutée – de la façade de l’Hôtel de Ville
et la monumentalité du parvis pour lesquels cette
sculpture a été conçue et réalisée qui m’ont conduit
à faire ce choix.
Verticalité et incarnation sont les deux mots clés de toute l’œuvre d’Alain Kirili. Invité par
la Ville de Paris à intervenir sur le parvis de l’Hôtel de Ville, l’artiste a créé une sculpture
monumentale à la mesure du lieu, emblématique de ses préoccupations esthétiques, qui
en dit long de son combat pour un art du ressenti et de la présence. Comme en témoigne
par ailleurs l’exposition de ses sculptures que l’on peut voir à Antibes, à la Fondation
Hartung Bergman et au musée Picasso. Une actualité duelle qui met en exergue la pensée
esthétique de l’artiste, sa pertinence et sa résistance.
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Alain Kirili,
le
monolithe
et le
nucleus
Entretien avec Philippe Piguet
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