Stéphane
Penchréac’h,
À l’instar du
Guernica
de Picasso, qui a su rendre compte de l’actualité tragique de la
guerre civile espagnole, Stéphane Penchréac’h nous donne à voir ce qu’il a éprouvé lors
des évènements historiques inhérents au « Printemps arabe ». Peinture d’actualité ?
Peinture d’histoire ? Peinture en tant que telle ? Ce sont ces enjeux à la fois éthiques et
esthétiques qui sont ici évoqués.
PascalAmel
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Tu proposes un ensemble de quatre grandes
peintures concernant le «Printemps arabe » liées,
en particulier, aux événements qui se sont déroulés
à Tombouctou, en Tunisie, en Lybie et en Égypte.
Quelle est la nécessité logique de cet ensemble ?
Quelle est la spécificité de la peinture concernant
l’actualité ou l’histoire?
Stéphane Pencréac’h
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L’idée de cet ensemble est née il y
a un an et répondait clairement, après une phase
de tâtonnements et d’essais (de collages, notam-
ment, et de dessins), à deux nécessités. La première
est historique : il se passe là, dans notre monde
d’humains, sur notre planète, des évènements pri-
mordiaux. Une révolution, des peuples agissants,
prenant leur destin enmain. Pour le meilleur ou pour
le pire, peu importe finalement, c’est de la liberté
en acte. C’est imprévisible et violent, mais c’est fort
et c’est beau. La deuxième nécessité est artistique :
faire des œuvres avec ça, sur ça, faire de la peinture
d’histoire. Pas du journalisme, pas de la sociologie,
Artistes
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